Texte Autobiographique Sur Un Souvenir D'enfance Exemple

Le soleil cognait fort. La cour de l'école vibrait de chaleur. Une chaleur lourde, collante. Je devais avoir six ou sept ans. L'âge des genoux écorchés et des dents de lait qui tombent.

L'odeur de la craie et de la colle à papier peint flottait dans l'air. Madame Dubois, une dame au chignon sévère et au sourire rare, nous avait demandé de dessiner notre maison.

J'avais pris mon crayon rouge. Un rouge vif, agressif presque. J'avais tracé un rectangle maladroit. C'était la façade. Pas de fioritures. Juste un rectangle.

Ensuite, un triangle par-dessus. Le toit. Rouge aussi, bien sûr. Comme dans les livres d'images. Une maison rouge. Simple. Efficace.

J'avais ajouté une porte. Au milieu du rectangle. Un rectangle plus petit, marron cette fois. Une couleur terne, sans éclat. La porte était toujours fermée.

Deux fenêtres. De chaque côté de la porte. Des carrés bleus. Un bleu pâle, délavé. On ne voyait rien à travers. Juste le bleu.

Le jardin. Inexistant. Un simple trait vert à la base de la maison. L'herbe courte. Toujours coupée. Pas de fleurs. Pas d'arbres. Rien que de l'herbe.

Les autres enfants avaient dessiné des maisons avec des cheminées fumantes, des jardins luxuriants, des animaux joyeux. Des maisons vivantes.

La mienne était figée. Raide. Presque menaçante. Un bloc de couleur. Sans âme.

Madame Dubois s'était arrêtée devant mon dessin. Elle avait incliné la tête. Son regard perçant m'avait mis mal à l'aise.

Elle avait pointé du doigt la porte. "Pourquoi la porte est-elle toujours fermée?" avait-elle demandé. Sa voix était douce. Presque inaudible.

J'avais baissé les yeux. Je n'avais pas répondu. Je ne savais pas quoi dire. La porte était toujours fermée. C'était tout.

Elle avait insisté. "N'y a-t-il personne qui ouvre cette porte?"

J'avais secoué la tête. Non. Personne.

Elle avait posé sa main sur mon épaule. Une main lourde. Gênante. "Il faut ouvrir la porte, tu sais. Il faut laisser entrer la lumière."

J'avais relevé les yeux. Je ne comprenais pas. Quelle lumière?

Elle avait souri. Un sourire bref. Fugace. "La lumière du bonheur, mon petit."

J'avais continué mon dessin. J'avais colorié le ciel en bleu. Un bleu foncé, orageux. Il allait pleuvoir.

Je me souviens du goût du crayon rouge dans ma bouche. Une saveur métallique, amère. Je le mordillais souvent. Par ennui. Par angoisse.

Le dessin était terminé. Madame Dubois était passée à autre chose. Les autres enfants continuaient à dessiner. Le bruit des crayons sur le papier. Un bourdonnement constant.

J'avais rangé mon dessin dans mon cartable. Un cartable trop grand pour moi. Un cartable lourd de secrets.

Le soir, j'avais montré le dessin à ma mère. Elle avait souri. Un sourire fatigué. "C'est joli, mon chéri."

Elle avait accroché le dessin sur la porte du réfrigérateur. Aimanté par un petit aimant en forme de cœur. Un cœur rouge. Ironiquement.

Le dessin était resté accroché là pendant des semaines. Des mois peut-être. Je ne sais plus.

Un jour, il avait disparu. Probablement jeté à la poubelle. Comme tant d'autres choses.

Mais je me souviens. Je me souviens de la chaleur. De l'odeur de la craie. Du rouge vif du crayon. De la porte fermée.

Je me souviens du regard de Madame Dubois. De sa question lancinante. "Pourquoi la porte est-elle toujours fermée?"

Aujourd'hui, je crois comprendre. La porte était fermée parce que j'avais peur. Peur de ce qu'il y avait derrière. Peur de la lumière. Peur du bonheur.

L'après-midi et le retour à la maison

La cloche avait sonné. La libération. Les enfants se précipitaient dehors. Poussant. Criant.

J'avais ramassé mon cartable. Lentement. Sans hâte.

Le chemin de l'école à la maison. Un chemin long. Solitaire.

Les arbres bordaient la rue. Leurs feuilles bruissaient dans le vent. Un murmure constant. Rassurant.

Je marchais la tête baissée. Observant le sol. Les cailloux. Les fissures dans le trottoir.

J'imaginais des mondes cachés. Sous le bitume. Des civilisations oubliées. Des trésors enfouis.

Arrivé à la maison. La porte était toujours fermée. Bien sûr.

J'avais sorti la clé. La même clé. Toujours la même.

J'avais ouvert la porte. Poussé. Avec effort.

L'odeur de renfermé. Une odeur familière. Inévitable.

La maison était sombre. Silencieuse. Dérangeante.

J'avais posé mon cartable. Sur la chaise. Toujours la même chaise.

J'avais allumé la lumière. Un clic. Un soulagement.

La lumière crue. Impitoyable. Révélant la poussière. Le désordre.

Je m'étais dirigé vers la cuisine. Le frigo. Toujours le même frigo.

J'avais ouvert la porte. Cherchant quelque chose. Quoi? Je ne sais plus.

Rien. Le vide.

J'avais refermé la porte. Brusquement.

J'étais retourné dans ma chambre. Mon sanctuaire. Mon refuge.

J'avais pris un livre. Un livre d'images. Des contes de fées. Des dragons. Des princesses.

Je m'étais allongé sur mon lit. Refermant la porte sur le monde extérieur.

Je m'étais plongé dans l'histoire. Oubliant la maison. L'école. La porte fermée.

Le temps passait. Lentement. Inexorablement.

Le soleil se couchait. Colorant le ciel de teintes orangées. Violacées.

La nuit tombait.

Le Dîner et le Coucher

L'heure du dîner. Un moment redouté. Inévitable.

Ma mère préparait le repas. En silence. Concentrée.

L'odeur de la nourriture. Parfois appétissante. Parfois répugnante.

Nous mangions ensemble. Sans un mot. Juste le bruit des couverts.

La télévision allumée. Un bruit de fond. Inutile.

Après le dîner. Le bain. Les dents. Le pyjama.

Le rituel du coucher. Immuable. Implacable.

Ma mère me lisait une histoire. Toujours la même histoire.

Je m'endormais. Luttant contre le sommeil. En vain.

Les rêves. Un monde étrange. Incohérent.

Les cauchemars. La peur. L'angoisse.

Le réveil. Le matin. Le cycle recommençait.

L'école. Le dessin. La porte fermée.

Un souvenir d'enfance. Gravé à jamais dans ma mémoire.

exemple de souvenir d enfance

• texte autobiographique sur un souvenir d'enfance exemple

• texte autobiographique sur un souvenir d'enfance pdf

• texte autobiographique sur un souvenir

• texte autobiographique sur un souvenir d enfance

• texte autobiographique sur un souvenir d enfance exemple pdf

• récit autobiographique portant sur une partie de la vie de l auteur

• un texte autobiographique sur l enfance