Liste Des Présidents Du Conseil De La 4ème République

La IVe République, une période charnière de l'histoire de France, a connu une instabilité gouvernementale notoire. Les Présidents du Conseil se sont succédé à un rythme soutenu, reflétant les tensions et les mutations de l'après-guerre. Voici une liste exhaustive et détaillée de ces figures, avec des informations précises sur leurs mandats et leurs particularités.

Paul Ramadier (Janvier 1947 - Novembre 1947)

Premier Président du Conseil de la IVe République. Socialiste SFIO. Confronté à de graves problèmes économiques et sociaux. Doit gérer les grèves et les tensions sociales. Rompt avec les ministres communistes en mai 1947.

Robert Schuman (Novembre 1947 - Juillet 1948)

MRP (Mouvement Républicain Populaire). Ministre des Affaires Étrangères avant et après son passage à la Présidence du Conseil. Œuvre à la reconstruction de l'Europe. Joue un rôle crucial dans la création de la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (CECA).

André Marie (Juillet 1948 - Septembre 1948)

Radical-socialiste. Son gouvernement est de courte durée. Il se concentre sur la stabilisation économique et la lutte contre l'inflation.

Robert Schuman (Septembre 1948 - Novembre 1948)

Second mandat. Poursuit ses efforts pour la construction européenne.

Henri Queuille (Septembre 1948 - Octobre 1949)

Radical-socialiste. Connu pour sa longévité à ce poste durant la IVe République. S'attaque aux problèmes économiques et financiers. Met en place des mesures d'austérité.

Georges Bidault (Octobre 1949 - Juin 1950)

MRP. Doit faire face à la guerre d'Indochine. Son gouvernement est marqué par les débats sur la politique coloniale.

Henri Queuille (Juillet 1950 - Mars 1951)

Second mandat. Continue sa politique de stabilisation économique.

René Pleven (Mars 1951 - Janvier 1952)

UDSR (Union Démocratique et Socialiste de la Résistance). Propose le plan Pleven pour la création d'une Communauté Européenne de Défense (CED).

Edgar Faure (Janvier 1952 - Février 1952)

Radical-socialiste. Son gouvernement est renversé rapidement. Il tente de mettre en place des réformes économiques.

Antoine Pinay (Mars 1952 - Décembre 1952)

CNIP (Centre National des Indépendants et Paysans). Met en place une politique économique libérale. Bénéficie d'une popularité importante. Lance un emprunt national.

René Mayer (Janvier 1953 - Mai 1953)

Radical-socialiste. Son gouvernement tombe sur la question de la réforme électorale.

Joseph Laniel (Juin 1953 - Juin 1954)

CNIP. Connu pour sa gestion difficile de la guerre d'Indochine. C'est sous son gouvernement que tombe Diên Biên Phu.

Pierre Mendès France (Juin 1954 - Février 1955)

Radical-socialiste. Met fin à la guerre d'Indochine avec les accords de Genève. Lance une politique de modernisation économique et sociale. "Les 100 jours" sont une période d'intense activité gouvernementale.

Edgar Faure (Février 1955 - Février 1956)

Second mandat. Dissout l'Assemblée Nationale, provoquant des élections législatives anticipées.

Guy Mollet (Février 1956 - Juin 1957)

SFIO. Son gouvernement est marqué par la crise de Suez. La guerre d'Algérie s'intensifie.

Maurice Bourgès-Maunoury (Juin 1957 - Septembre 1957)

Radical-socialiste. Propose une loi-cadre pour l'Algérie. Son gouvernement est de courte durée.

Félix Gaillard (Novembre 1957 - Mai 1958)

Radical-socialiste. Plus jeune Président du Conseil de la IVe République. Connu pour son européanisme.

Pierre Pflimlin (Mai 1958 - Juin 1958)

MRP. Son investiture provoque une crise politique majeure. Confronté à la menace d'un coup d'État militaire en Algérie. Prépare le retour du Général de Gaulle.

Observations Générales

La liste des Présidents du Conseil de la IVe République témoigne de la complexité et de l'instabilité politique de cette période. Les mandats sont souvent courts, les coalitions fragiles et les crises fréquentes. La guerre d'Indochine, la crise algérienne et les questions économiques sont autant de défis auxquels ces hommes politiques ont dû faire face. Leur action, bien que parfois éphémère, a contribué à façonner la France moderne et à préparer l'avènement de la Ve République. L'instabilité chronique a largement discrédité le régime aux yeux d'une partie de l'opinion publique.

Chaque Président du Conseil, malgré la brièveté de son passage, a contribué à sa manière au débat politique et à la construction de la nation. Leurs actions, leurs erreurs et leurs succès constituent une source d'enseignements pour comprendre l'évolution de la France contemporaine. Leurs noms restent associés à une époque charnière de l'histoire française, une époque de reconstruction, de modernisation et de questionnements identitaires.