évolution De La Température De La Terre Depuis Sa Création

Dès sa formation, la Terre était une sphère de magma en fusion. Le bombardement intense d'astéroïdes et de comètes y a contribué. La chaleur dégagée par la désintégration des éléments radioactifs était également importante. La température dépassait aisément les 2000°C.

Le refroidissement initial fut rapide à l'échelle géologique. La dissipation thermique dans l'espace a permis la formation d'une croûte primitive. Cette croûte était instable et constamment remodelée par le volcanisme intense. La température de surface a diminué significativement, mais restait élevée, probablement plusieurs centaines de degrés Celsius.

L'atmosphère primitive, riche en dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4) et vapeur d'eau (H2O), accentuait l'effet de serre. La condensation de la vapeur d'eau a mené à la formation des océans primitifs. Ces océans ont commencé à absorber une partie du CO2 atmosphérique.

L'apparition de la vie, il y a environ 4 milliards d'années, marque un tournant. Les premières formes de vie photosynthétiques ont commencé à consommer le CO2 et à libérer de l'oxygène. Ce processus, lent mais continu, a progressivement modifié la composition de l'atmosphère.

L'Archéen (de 4 à 2,5 milliards d'années) se caractérise par des températures globalement élevées. L'atmosphère était encore très riche en gaz à effet de serre. La température des océans avoisinait peut-être les 50 à 80°C. Des fluctuations thermiques importantes sont probables, mais difficiles à reconstituer avec précision.

Le Protérozoïque (de 2,5 milliards à 541 millions d'années) voit l'augmentation progressive du taux d'oxygène atmosphérique. Plusieurs épisodes de glaciations majeures surviennent, dont l'épisode de la "Terre boule de neige". Durant ces périodes, la Terre était presque entièrement recouverte de glace. Les températures étaient extrêmement basses, possiblement inférieures à -50°C.

Entre ces glaciations, les températures remontaient, favorisant le développement de formes de vie plus complexes. La fin du Protérozoïque marque l'apparition des premiers animaux multicellulaires.

Le Phanérozoïque (de 541 millions d'années à aujourd'hui) est l'ère des formes de vie complexes et diversifiées. Les températures ont continué à fluctuer, mais dans une fourchette moins extrême qu'au Protérozoïque.

Le Paléozoïque (de 541 à 252 millions d'années) a connu plusieurs épisodes de réchauffement et de refroidissement global. La fin du Paléozoïque est marquée par l'extinction massive du Permien-Trias, potentiellement liée à un volcanisme intense et à un brusque réchauffement climatique.

Le Mésozoïque (de 252 à 66 millions d'années) est une période globalement chaude. Les dinosaures dominaient la planète. Les températures étaient plus homogènes, avec des gradients thermiques plus faibles entre les pôles et l'équateur.

Le Cénozoïque (de 66 millions d'années à aujourd'hui) est marqué par un refroidissement progressif. L'ouverture du passage de Drake et la formation de la calotte glaciaire antarctique ont contribué à ce refroidissement. L'oscillation entre périodes glaciaires et interglaciaires devient plus prononcée au cours du Quaternaire (les 2,6 derniers millions d'années).

Les Périodes Glaciaires du Quaternaire

Durant les périodes glaciaires, les températures moyennes diminuaient de 5 à 10°C. D'immenses calottes glaciaires recouvraient une grande partie de l'hémisphère nord. Le niveau de la mer baissait considérablement.

Entre ces périodes glaciaires, les températures remontaient à des niveaux comparables à ceux d'aujourd'hui, voire légèrement supérieurs. La dernière période glaciaire s'est terminée il y a environ 11 700 ans, marquant le début de l'Holocène, l'époque actuelle.

L'Holocène et le Réchauffement Actuel

L'Holocène a été une période relativement stable sur le plan climatique. Des variations naturelles de la température ont existé, comme le Petit Âge Glaciaire (du XIVe au XIXe siècle).

Depuis le début de l'ère industrielle, au XVIIIe siècle, les activités humaines ont entraîné une augmentation rapide des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Cette augmentation est principalement due à la combustion des combustibles fossiles.

Les températures moyennes mondiales ont augmenté d'environ 1°C depuis l'ère préindustrielle. Le rythme de ce réchauffement s'accélère. Les conséquences de ce réchauffement sont déjà visibles : fonte des glaces, élévation du niveau de la mer, événements climatiques extrêmes plus fréquents et intenses.

Les modèles climatiques prévoient une poursuite du réchauffement au cours du XXIe siècle, avec des conséquences potentiellement graves pour les sociétés humaines et les écosystèmes. L'ampleur de ce réchauffement dépendra des mesures qui seront prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.